lunedì 2 aprile 2007

AFRIQUE



AFRIQUE

Un poème de David Diop

illustré par l'élève Gambuti Luisiana


Afrique
Afrique mon Afrique

Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales

Afrique que chante ma grand-mère

Au bord de son fleuve lointain

Je ne t'ai jamais connue

Mais mon regard est plein de ton sang

Ton beau sang noir à travers les champs répandu

Le sang de ta sueur

La sueur de ton travail

Le travail de I' esclavage

L'esclavage de tes enfants

Afrique dis-moi Afrique

Est-ce donc toi ce dos qui se courbe

Et se couche sous le poids de 1 'humilité

Ce dos tremblant à zébrures rouges

Qui dit oui au fouet sur les routes de midi

Alors gravement une voix me répondit

Fils impétueux cet arbre robuste et jeune

Cet arbre là-bas

Splendidement seul au milieu des fleurs

blanches et fanées

C'est I' Afrique ton Afrique qui repousse

Qui repousse patiemment obstinément

Et dont les fruits ont peu à peu

L' amère saveur de la liberté.

David DIOP, Coups de pilon dans Présence Africaine, 1956.
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David Mandessi Diop (1927-1960)

Poète de la révolution africaine

David Diop est né le 9 juillet 1927 à. Bordeaux. Sa mère est camerounaise et son père sénégalais. Il vit entre la France, le Sénégal et le Cameroun. Il est très tôt (à 8 ans ) orphelin de père et est élévé, ainsi que ses cinq frères et sœurs par sa mère maria Diop.

D’une santé fragile, il passe une partie de son enfance dans les hôpitaux en France où il vit pendant la période d’occupation et de guerre. Pendant ses périodes de convalescence, il se passionne très tôt pour la littérature, et ne tarde pas à écrire pour exprimer ce qu’il ressent.

Au cours de ses études, il a pour professeur un certain Leopold Sedar Senghor. Sa licence obtenue, David Diop repart pour le Sénégal où il enseigne (lycée Maurice Delafosse).

Ses premiers poèmes sont publiés aux éditions « Présence Africaine » en 1956, dans un recueil intitulé « les coups de pilon ». Militant anticolonialiste radical, il répond comme beaucoup d’autres intellectuels africains de l’époque à l’appel lancé par Sékou Touré suite à la rupture avec de Gaulle et se rend en Guinée pour enseigner au collège de Kindia.